Comme de nombreux joueurs et joueuses, je suis pressée de pouvoir visiter le Japon féodal, manette en main, et de contrôler les protagonistes du nouveau Assassin’s Creed Shadows, qui sortira ce jeudi 20 mars ! Comme beaucoup, j’ai été bercée par la pop culture, les dessins animés et l’image parfois fantasmée que l’on donne encore aux ninjas. Une image qui n’est pas totalement fidèle à la réalité.
L’historien spécialiste du Japon, le professeur Pierre-François Souyri, engagé par Ubisoft comme conseiller sur Assassin’s Creed Shadows, a publié à l’automne dernier un ouvrage essentiel pour celles et ceux qui, comme moi, souhaitent mieux comprendre et identifier qui étaient réellement les ninjas, comment ils sont apparus et comment, jusqu’à notre époque, ils sont devenus des figures emblématiques de la culture populaire, s’invitant dans nos films, séries, livres, mangas et jeux vidéo.
C’est l’occasion, par exemple, de découvrir que le terme « ninja », largement popularisé depuis les années 1950, fait en réalité référence aux « shinobi ». De même, l’image de l’homme vêtu de noir, dissimulé sur les toits des maisons, est trompeuse : cette tenue était en fait celle des voleurs opérant de nuit, et non celle des ninjas. Ces derniers devaient circuler aussi bien de jour que de nuit et s’habillaient donc comme Monsieur et Madame Tout-le-Monde pour éviter d’attirer l’attention. D’ailleurs, au XVIe siècle, les vêtements noirs avaient une certaine valeur et n’étaient pas accessibles à tous ni portés en toute circonstance.
L’ouvrage est une véritable bible qui déconstruit l’image du ninja véhiculée par la littérature et le cinéma pour nous révéler celle, plus authentique, des ninjas : des hommes de main et espions du Japon féodal.
Je vous invite aussi à voir l’excellente vidéo de Nota Bene qui échange avec l’auteur !
Histoire des ninjas : Hommes de main et espions dans le Japon des samouraïs
- Prix : 20,90€
- Auteur : Pierre-François Souyri
Les ninjas – ou shinobi – étaient des hommes de l’ombre. Avant d’envahir notre imaginaire littéraire ou cinématographique, ils vivaient à l’époque des seigneurs de la guerre, dans le Japon féodal du XVIe siècle. Il ne faut pas les imaginer tout vêtus de noir, masqués et perchés sur un toit, mais bien plutôt habillés comme les gens du terroir, se fondant dans la foule, non repérables. Leur discrétion va presque jusqu’à les faire disparaître des sources, qui parlent d’eux avant tout comme des vauriens, des voleurs, des hommes de main, des tueurs, des incendiaires… Qui étaient-ils véritablement ?
