Particulièrement intéressée ces dernières années par les jeux indépendants, les projets poétiques et artistiques, j’ai eu l’occasion de tester Été. Véritable jeu d’exploration dans les rues d’un Montréal quasi-réaliste, le titre est développé par Impossible, un studio basé dans la métropole québécoise et il est déjà disponible sur PC/Steam.
Le joueur incarne un ou une artiste peintre (pronom au choix) qui déménage à Montréal le temps des vacances d’été. L’occasion parfaite de découvrir la ville en sous-louant un condo (un appartement) à Marianne, une Montréalaise qui va toutefois profiter de l’occasion pour un peu vous rouler. Fraîchement débarqué dans la ville, votre matériel de peinture sous le bras, vous devrez vous faire connaître et gagner de l’argent en utilisant vos compétences artistiques pour vendre des tableaux. Heureusement, vous pouvez compter sur vos relations fraichement établies pour rencontrer du monde et parvenir à vos fins.
Éditeur | Développeur | Supports |
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Impossible | Impossible |
Qu’on se le dise dés à présent, si vous ne vous concentrez que sur l’aventure principale, le titre sera relativement court, environ 6h et vous risquez de passer à côté d’une expérience bien plus riche et plus créative que ce que peuvent offrir les quêtes annexes et l’exploration complète des niveaux. Sans vous en dire plus sur la trame narrative, elle est surtout centrée sur l’évolution de votre statut d’artiste amateur à véritable maître de l’aquarelle, affichant ses créations aux yeux de tous.
Le jeu se déroule dans un total de 7 niveaux, qu’il faudra dans un premier temps débloqués et recouvrir de couleur. En effet, si les PNJ sont toujours colorés, lorsque vous passez dans un niveau pour la première fois, ce dernier sera gris, blanc, avec une visibilité limitée, vous n’avez donc pas d’autre choix que de colorer l’environnement, à la manière d’un PowerWash Simulator inversé. C’est un peu long, car la stamina est limité dans un premier temps, que les explosions de peinture où pétales qui permettent plus facilement de recouvrir une zone donnée ne peuvent être obtenus qu’en récoltant un certain nombre de bulles qui tombent des objets complètement colorés, mais c’est surtout très sympa et très apaisant surtout dans une ville comme Montréal, qui s’avère assez animé dans le jeu et en y découvrant ses monuments, ses ruelles, panneaux et surtout ses secrets.
J’ai passé plusieurs années au Canada, surtout à Montréal et c’est ma ville de coeur, celle où je rêve de vivre et à force je connais très bien la ville, trop bien puisque le jeu Été est bourré de références que nous nous sommes amusés avec ma sœur à répertorier ! Si vous faites un voyage à Montréal, si vous passez un jour en voiture dans la ville, il est certain que vous y trouverez de nombreux clins d’œil, que vous avez vu dans le jeu.
Par exemple le vélo fantôme ou “ghost bike”, un vélo blanc qui apparaît comme un mémorial au bord des routes où un cycliste a été victime d’un accident qui lui a coûté la vie. De manière plus joyeuse, les références à la Fête nationale du Québec, aux travaux interminables que connaît la ville chaque été, à des lieux iconiques de Montréal, des plus connus et plus visibles aux plus populaires, mais plus méconnus des étrangers comme la boutique de fleurs Dragon Flowers, la forme des boîtes à livres, les boutiques de Bagel, le projet d’artistes qui ressemblent beaucoup au MR-63, aussi les nombreux échanges avec les PNJ dont celui avec un artiste autochtone, une part d’histoire importante du Canada, peu connue outre-Atlantique (et à mon grand regret).
Colorer la ville n’est pas la seule tâche que le joueur aura à effectuer, mais c’est essentiel pour débloquer des nouvelles images à utiliser pour créer des œuvres. En effet, les quêtes nécessitent essentiellement de créer des aquarelles depuis le chevalet installé dans le condo. Vous n’avez donc pas à tracer chaque ligne, vous utilisez les éléments débloqués et donnés pour créer des œuvres. Lorsque le joueur manque d’une image pour une quête, il peut consulter le catalogue qui donne la localisation de cette dernière.
Les images sont très jolies, très colorées et à ce titre le jeu l’est tout autant, c’est beau, les animations sont fluides, les musiques sont douces, on joue pour s’apaiser l’esprit en profitant du moment ! Bref, il n’y a rien à redire sur la direction artistique qui même s’il n’y a pas énormément de niveaux, vous le constaterez vite au fil du jeu, il y a un gros travail pour proposer une quantité d’éléments visuels.
Vous pouvez aussi acheter des meubles pour personnaliser l’appartement et le studio, encadrer vos plus belles créations quand vous ne les apposez pas dans la ville sous la forme de graffitis et sous réserve d’avoir fini la quête offrant cette fonctionnalité. Je n’ai jamais été vraiment fan du fait de décorer des espaces donnés, mais il faut avouer que les meubles ne manquent vraiment pas, surtout qu’il est possible de renouveler les collections proposées dans la boutique et il y en a pour tous les goûts.
Le jeu s’articule autour d’un cycle journalier où une journée est découpée en quatre parties, matin, midi, après-midi et soir pour un total de 20 à 25 minutes environ. Certaines quêtes imposent une présence à des lieux donnés, un jour et à une heure précise. De plus, l’environnement évolue au fil de la journée, les PNJ changement de position, apparaissent ou disparaissent et les couleurs évoluent avec un soleil plus ou moins orangé au fil de la journée. L’arrivée rapide d’un vélo permettra heureusement de se déplacer plus rapidement d’un niveau à l’autre et si l’envie vous prend de vouloir passer le temps plus rapidement, une sieste dans un lit ou se poser sur un banc lancera l’avance rapide.